Le 28 août 2024, les Jeux Paralympiques ouvriront à Paris ! C’est inédit : L’équipe féminine de volleyball assis tout droit venue du Canada a retenu le complexe Léo Lagrange pour ses entraînements ! Depuis dimanche, elles prennent leurs marques dans notre ville.Rencontre.
« C’est bien mais ça a l’air dur, je suis vraiment impressionnée comme elles se déplacent vite ! C’est courageux ! ». Manel, jeune Rolivaloise de 5ème au collège Alphonse Allais, se souviendra longtemps de cet après-midi du 6 novembre. Tout comme d’ailleurs la cinquantaine de collégiens qui l’accompagnaient hier au complexe sportif Léo Lagrange. A peine avaient-ils franchi les portes du Tony Parker Garden que ces jeunes collégiens étaient plongés dans un incroyable bain d’émotions et de sensations fortes ; immergés parmi 13 athlètes de niveau international : l’équipe nationale féminine du Canada ; au coeur d’une discipline inconnue : le volley assis.
Après la signature avec l’Arabie Saoudite en juillet dernier, ces 13 paravolleyeuses du comité paralympique du Canada viendront se préparer pour leurs épreuves à Léo Lagrange du 18 au 24 août 2024 ! De l’hébergement dans nos hôtels, de l’entraînement au complexe Léo-Lagrange aux moments de détente à la piscine Alice Milliat et la découverte du Parc des Sports, l’équipe féminine de paravolley fera vibrer l’esprit des jeux dans notre Ville et la flamme est déjà allumée avec ces 3 jours d’entrainement dans la plus jeune commune de France !
Pas si facile le sport assis !
Balles sous le bras, nos jeunes joueurs en herbe étaient étonnés de découvrir ce sport sollicitant l’intégralité du haut du corps. Car pour jouer au volley assis, il faut évidemment se déplacer sans que notre derrière décolle du sol ! Plus facile à dire qu’à faire ! Des abdominaux en béton, c’est la marque de fabrique des athlètes Canadiennes ! La jeune Nisa, assise en tailleur, avait du mal à comprendre comment glisser de droite à gauche : « J’aime bien faire du volley avec ma famille et mes amis et là, les Canadiennes, elles expliquent bien. Assis c’est spécial, il faut s’habituer, mais c’est aussi bien assis que debout ! » Entourée de Danielle Ellis, la capitaine de l’équipe et Sarah Melenka une passeuse, notre jeune collégienne ne s’est pas découragée pour tenter de faire des passes à la hauteur du niveau Olympique. « Good job » a lancé l’une des deux athlètes à la jeune femme quand la balle a atterri dans le camp adverse, touchant le sol. Un sourire qui s’est multiplié par dizaine, laissant une ambiance qui nous remémore l’inauguration du complexe par Tony Parker en 2021… Les mêmes émotions faisant vibrer les murs du lieu qui ouvre une nouvelle page de son histoire sportive.
« Tout le monde peut être un champion »
Entre deux trois rires, c’était également l’occasion de créer un lien particulier avec les jeunes présents. Une jeunesse très importante pour les Canadiennes qui, en plus d’être les 3èmes meilleures au monde dans leur discipline, ont aussi un rôle à jouer quand elles viennent dans chaque pays. « Vous voyez, notre sport n’est pas populaire, vous n’avez sûrement jamais vu cela à la télévision ou sur internet. C’est pour cela que nous voulons vous montrer que n’importe qui peut être un champion Olympique, peut faire du sport avec ou sans handicap ! », a lancé Angelena Dolezar dans un français parfait aux collégiens : « Je suis l’une des joueuses les plus récentes, j’ai débuté en 2015 après avoir perdu ma jambe en 2013. On veut faire partager notre sport partout où on voyage pour inspirer les jeunes et les encourager à faire des équipes nationales dans leurs pays ! ». En avant, sur le côté, glisser, mixer les attaques, ne pas toucher le filet, 1h de sport intense qui a suscité l’admiration des collégiens comme Louis, qui était le premier à lever la main pour essayer une attaque sans lever son derrière du sol : « C’est un super jeu ! Je voulais m’investir dès qu’elles se sont présentées ! C’est bien d’adapter la pratique pour les personnes en situation de handicap ! »
Un après-midi qui restera gravé à jamais dans leurs mémoires, tout autant que pour les écoliers des Dominos qui étaient spectateurs de ce tournoi d’initiation inédit en Normandie !
Souvenir dans la poche !
Les étoiles dans les yeux, une émotion qui s’est accentuée à la fin de la journée quand les jeunes ont fait signer une photo de l’équipe par l’ensemble des joueuses. S’ils ne les connaissaient pas avant de mettre les pieds dans le complexe, ils repartent avec leurs signatures, des échanges riches et mémorables touchant également les profs d’EPS présents comme Antoine Bouvet heureux de voir ses jeunes accrocher à cette séance inédite : « C’est génial de voir qu’elles sont accessibles, c’est un échange exceptionnel autour du sport, de leur culture, leur passion et changer le regard sur le handicap. &taquo;
Une virée Rolivaloise décisive
Si pour certains sports les qualifications sont déjà amorcées, le paravolley débute les sélections pour les Jeux Olympiques le 12 novembre prochain, 5 jours après la venue de l’équipe dans notre ville. 3 jours décisifs et intensifs ! 5 entraînements de 3h30 sont programmés pour permettre à nos pépites Olympiques de se préparer au mieux aux sélections de la World championship et de participer aux Jeux de Paris. Alternant entraînement, repos et temps collectif, les jeunes femmes étaient accompagnées de leur physiothérapeute, analyste et gestionnaire. Un véhicule adapté ainsi qu’une mobilisation sanitaire était mise en place par la Ville pour répondre aux urgences diverses « Les kinés de la ville ainsi que le centre orthopédique de Rouen ont été mobilisés tout au long des 3 jours et lors de leur venue en août, nous allons installer un dispositif de cryogénie », souligne Rachida Dordain, adjointe aux sports. Plus impressionnant encore : la bienveillance qui règne dans cette équipe de femmes soudées, une osmose unique qui s’est fait ressentir sur le tarmac de l’aéroport ! A chaque début d’entraînement, ce n’est pas le physique qui compte en premier, c’est la santé mentale ! 5 minutes de «gratitude» pilotée par l’entraîneur en chef sont au menu. Chacune des athlètes exprime son état psychologique du moment présent, comment elle le sent, ce qu’elle a envie de faire, véhiculer, ce pourquoi elle remercie de vivre, d’être là à cet instant présent. « Le complexe est magnifique, c’est tellement beau !! L’équipe qui nous a accueillis est extraordinaire ! C’est vrai que très peu de gens connaissent notre sport. On essaye d’éduquer au maximum le public. C’est très important pour nous et les Jeux c’est une manière de faire changer le regard sur le handicap. On représente notre pays, mais aussi le sport adapté » s’exclame Allison Lang avec un sourire communicatif à côté de Nicole Ban son entraîneure en chef qui était déjà de visite à Val-de-Reuil en février. « J’ai été bluffée par la qualité du complexe Léo Lagrange, c’est exactement ce dont nous avions besoin pour préparer les Jeux en beauté ! Le sol est extraordinaire, c’est un plancher similaire à celui qui est présent en compétition. Je suis très reconnaissante de l’accueil que nous avons reçu à Val-de-Reuil, je crois que c’est la première fois qu’on fait attention à autant de détails juste pour nous. Les fleurs, les T-shirts, peluches, mascottes dans nos hôtels… Tout le monde a été aux petits soins avec nous ! C’est très rare de voir une Ville aussi sympa avec une équipe paralympique ! »
On croise les doigts pour elles en espérant les revoir l’année prochaine !
L’info en + : Comment fonctionne le Volleyball assis ?
Si le volleyball est un sport pratiqué par tous au collège ou au lycée, le Volleyball assis lui est une technique peu connue qui existe tout de même depuis 1943 ! D’abord pour rééduquer les soldats blessés de la Guerre 39-40, cette discipline fait une entrée au programme des jeux paralympiques en 1980 pour les hommes, puis en 2004 à Athènes pour les femmes soit 24 ans plus tard. Il se joue par deux équipes de six joueurs qui se déplacent, à la force de leurs bras, assis au sol, pendant les matchs. Avec son terrain plus petit et son filet plus bas que le volleyball olympique, le volleyball assis c’est un jeu rapide et des matchs intenses. Si le ballon ne diffère pas avec celui du volleyball debout, le terrain lui doit être adapté. La salle Tony Parker de Léo Lagrange a été repensée pour accueillir les athlètes Canadiennes : un tracé de 6m x 10m ainsi qu’un de 1m05 (1m15 pour les hommes) ont donc été installés. Les matchs se déroulent en trois sets gagnants de 25 points (cinq sets maximums, le 5e se disputant en 15 points). Les fesses ou le dos des joueurs doivent toujours rester en contact avec le sol, notamment lors des touches de balles. Ce sport est réservé aux personnes en capacité de se déplacer en position assise avec facilité et en sécurité, les handicaps peuvent varier, qu’il soit orthopédique, hémiplégique, neurologie évolutive ou encore paralysie cérébrale. Consulter la page officielle du tournoi de volley-ball assis sur le site paris2024.org : https://vu.fr/GDyOb
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