Un quatrième maraîcher bio vient de rejoindre le Pôle d’Agriculture Biologique des Hauts Prés. Bioswiit, une offre de choix supplémentaire sur place donc, voie Vendaise, dans la boutique ouverte aux clients friands de produits de saison, bio et savamment cultivés.
Clément Pouyé est un homme heureux ! Les premiers fruits de son labeur récoltés, c’est avec fierté qu’il les propose désormais à la boutique du Pôle Bio. En dispositif « Test agricole » depuis peu, il gère avec passion une serre et un champ en partenariat avec un agriculteur en échanges de services, le but étant de reprendre l’ensemble quand le dit agriculteur prendra sa retraite. Grâce aux réseau Nid’Agri, un groupement d’associations soutenant les projets s’inscrivant dans une démarche agricole durable et solidaire, Clément a pu trouver cette terre cultivable, se former, être aidé pour la comptabilité ou encore l’expertise technique. La période du test dure de 1 à 3 ans et est formalisée par la signature d’un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise. Ce dispositif est né de la prévision inquiétante qu’un quart des exploitations agricoles pourraient disparaître d’ici cinq ans : d’une part le nombre des installations ne compense pas celui des cessations d’activité et que d’autre part un tiers des chefs d’exploitation agricole a plus de 55 ans dont la moitié atteindra l’âge de la retraite en 2026.
Une volonté empreinte d’amour de la terre et de ses habitants
La jeune quarantaine dynamique, Clément avait depuis de nombreuses années cette envie de travailler la terre. L’agriculture était d’ailleurs son domaine de formation initiale. Mais il y a encore dix ans le bio n’était pas dans les mœurs et le crédit n’était accordé qu’à une agriculture « conventionnelle », intensive, par l’usage de pesticides et de nombreux matériels à moteur. Sensible depuis toujours à l’écologie, ce concept ne l’intéressait pas, et il a préféré se réorienter vers l’informatique et le management. Une « bonne place » qui lui permet aujourd’hui d’investir dans cette terre et de prendre le temps de rendre viable une future installation. Se référant au modèle agricole d’Eliot Coleman de Jean Martin Fortier qui l’a vulgarisé, cette nouvelle agriculture bio se veut intensive et non mécanisée, avec une main d’œuvre plus nombreuse, nécessaire et assumée. Une agriculture biologique dont le qualificatif prend tout son sens dans la recherche volontaire de l’aide des insectes et de la faune locale. Ainsi sur son terrain, bientôt comme aides de champ : une cinquantaine de poules nettoieront les mauvaises herbes et produiront des œufs bio, perchoirs de nids à mésanges qui se nourriront de chenilles, perchoirs à rapaces contre les campagnols, moutons pour l’entretien de l’herbage, canards indiens qui s’occuperont des limaces… Lavande et fleurs clôtureront naturellement l’espace cultivé pour attirer les abeilles qui polliniseront courgettes et autres plantes à fleurs au plus grand plaisir de l’apiculteur voisin.
Une culture savante et humaine
Clément Travaille sous serre et plein champ en buttes abondées de B.R.F. ou Bois Raméal Fragmenté (broyat de jeunes rameaux ligneux de feuillus) qui en se décomposant créé un réseau de champignons bénéfiques pour garder le sol en vie toute l’année, un travail qui se fait naturellement, simplement. Cette « nouvelle agriculture » n’est pas avare en main d’œuvre et Clément ne compte pas ses heures. Il pense d’ores et déjà à embaucher. Sans tracteur, il faut sur un hectare deux personnes et demi. La novation vient d’une meilleure connaissance de l’interdépendance entre la nature des sols, de la faune, de la flore et du travail de l’homme qui permet pour ce même hectare de nourrir une centaine de famille.
Clément recrée donc un savant écosystème ayant pour but le maraîchage sans mécanisation, la seule utilisation d’un moyen de locomotion étant nécessaire au portage des fruits de sa terre à la boutique des Hauts-Prés. Transport mutualisé aussi pour accéder aux marchés environnants avec l’association des Maraîchers Bio, la Brasserie des Deux Amants, L’île aux Abeilles, la conserverie et le traiteur Liaison Bio installés également sur le Pôle. Clément a aussi en projet à très court terme une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) pour le portage de paniers de légumes – uniquement dans un rayon de 10km.
Amoureux de la nature et des animaux, Clément Pouyé a pris pour logo « BioSwiit » l’image de son chat Swiit endormi sur un lit de tomates. Image d’un instant de vie prise lors du confinement, un instant pour tout recommencer et faire sa vie à l’image de celle dont qu’il rêvait.
Boutique du Pôle Biologique des Hauts Prés, voie Vendaise, ouverte les mercredis et samedis matin de 9h à 12h30
Contact Bioswiit : 06 62 07 60 03 bioswiit@gmail.com
Page Faceboook : Bioswiit
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