Pendant 5 jours, la ville entière s’habille aux couleurs de la République pour le Centenaire de la Grande Guerre. Point d’orgue de ce cycle, le rassemblement au Monument Mémoire & Paix ce dimanche avec comédiens et cavaliers…
Lundi 11 novembre 1918 – 11 heures : dans toute la France, les cloches battent à la volée. Sur le front, les clairons sonnent le « Cessez-le-Feu ». La Marseillaise jaillit dans les tranchées. C’est la fin de quatre années d’une guerre qui aura fait 18 millions de morts et autant de blessés, des millions de veuves et d’orphelins, qui aura rayé des villes, des villages de la carte.
Les 52 mois de cette guerre féroce ont changé durablement le visage de la France et du monde. Si bien que cent ans plus tard,la Grande Guerre a laissé dans les mémoires un traumatisme que le temps n’altère pas.
L’attachement à la République
Val-de-Reuil, plus jeune commune de France qui a récemment fêté ses 40 ans, n’a évidemment pas connu l’horreur de la Première Guerre Mondiale ; et pourtant elle n’en reste pas moins extrêmement attachée au devoir de mémoire. Trop jeune pour avoir une histoire, la ville nouvelle entretient sa mémoire.
Chaque commémoration est pour la municipalité, pour ses forces vives, pour les habitants réunis par centaines au monument Mémoire et Paix, l’occasion d’exprimer, au-delà de leurs origines, leur unité et leur attachement à la République, à ses valeurs et à ses victoires.
C’est la raison pour laquelle le centenaire de la Grande Guerre, salué dans les 36.000 communes de l’hexagone, prend à Val-de-Reuil une dimension particulière. Sa célébration s’y s’adressera à toutes les générations, à tous les Rolivalois quels que soient leur parcours ou leur sensibilité.
Cinq jours de célébrations
Pendant cinq jours, la Ville entière s’habille aux couleurs de la République, pour s’inscrire dans un cycle mémoriel symbolique et significatif dont le point d’orgue aura lieu ce dimanche, à la onzième heure, du onzième jour, du onzième mois de cette année 2018. Soit 100 ans exactement après l’armistice de la Grande Guerre.
Aux portes des écoles
Aujourd’hui et jusqu’à dimanche, au fronton des 14 écoles maternelles et élémentaires, à l’entrée de tous les bâtiments municipaux, sur les mâts d’éclairage public, sur les colonnes d’affichage, à chaque entrée de la Ville, le centenaire de l’armistice de la Grande Guerre est signalé.
Des affiches rendant hommage aux grands hommes d’Etat qui ont joué un rôle majeur dans la mobilisation citoyenne, le succès de nos armées et contribué, ainsi, au retour de la paix sont disposées dans chacun de nos groupes scolaires.
Parmi eux, Raymond Poincaré, le Président de la République qui a décrété la mobilisation générale le 1eraoût 1914 (quelques jours avant l’entrée en guerre de la France) et a été l’artisan de l’Union Sacrée, Ferdinand Foch – Maréchal de France, Commandant des forces alliées qui a joué un rôle capital dans la victoire contre l’Allemagne et fut l’un des signataires de l’armistice le 11 novembre 1918, Georges Clemenceau, le « Père la victoire », président du Conseil en 1917 et négociateur du traité de Versailles.
Le devoir de mémoire passe par le souvenir de ces visages, de ces noms à qui la République doit honneur et reconnaissance.
Les drapeaux hissés sur la ville
La Ville sera pavoisée de drapeaux tricolores. Suivant la demande adressée par le Premier Ministre, Edouard Philippe, à l’ensemble des responsables d’administrations et collectivités publiques de notre pays, plus de cent drapeaux seront hissés le long des routes.
A compter de demain soir et jusqu’à lundi, au sein même du Monument à la Mémoire et à la Paix, dont ses architectes, Dominique Jakob et Brendan MacFarlan, ont tenu à dire, 20 ans après son édification qu’il était devenu – grâce à l’attention constante portée par la Ville à l’entretenir et le faire vivre – un lieu unique en son genre, favorisant à la fois le souvenir et la promotion des valeurs républicaines, trois projecteurs seront installés pour illuminer le ciel de la Ville des couleurs du drapeau tricolore.
Un samedi de mémoire à la médiathèque
Ce samedi,à la Médiathèque Le Corbusier, lauréate du label national Centenaire grâce à son programme d’actions particulièrement riche autour de la Grande Guerre, de nombreuses animationssont proposées de10h à 12h et de 14h à17h, outre les visites des deux expositions « L’Eure dans la guerre, vivre à l’arrière 1914-1918 » et les archives familiales rolivaloises.
Ce jour-là, seront également présentés le fruit des ateliers organisés au fil des mois (correspondances de soldats adaptées en bande dessinée, jeu de l’Oie de la Grande Guerre, métiers de l’époque vus par les jeunes apprentis d’aujourd’hui). A 15h00, Jean-Charles Pinchon, historien, spécialiste de la Grande Guerre, viendra échanger avec les habitants et interprétera à cette occasion « Ici et là-bas, la vie d’un soldat parti au front ». Tous les Rolivalois, petits et grands, sont invités à y participer.
Rassemblement de toutes les forces vives
Ce Dimanche, à 11h00, au monument Mémoire & Paix, Marc-Antoine Jamet et l’ensemble de la municipalité entourés des différents corps constitués et de toutes les forces vives de la ville, se réuniront.Associations d’anciens combattants, administrations publiques, jeunes de l’EPIDE et leurs encadrants, représentants de la police nationale et municipale, des pompiers, du Centre de détention, représentants de nos villes amies de Ritterhude (Allemagne) et Workington (Angleterre) seront présents aux côtés de la municipalité. Solennelle, républicaine, cette commémoration sera ponctuée de références historiques.
Les comédiens de la Maison de la Poésie, implantée sur l’Ile du Roi,déclameront textes et discours de Raymond Poincaré, Georges Clemenceau, Ferdinand Foch, Jean Jaurès, David Lloyd George, Philippe Scheidemann, entourés de poilus tandis que des cavaliers des écuries de la Voie Blanche et des Sablons participeront à la cérémonie en tenue d’époque.
Les cérémonies commémoratives doivent être une incitation à la paix, à la liberté et à l’amitié entre les peuples. Ce centenaire sera résolument tourné vers l’avenir. A la veille d’échéances électorales capitales pour l’Europe, des représentants des villes jumelées avec Val-de-Reuil ont tenu à participer à leur manière à ce centenaire.
Suzanne Geils, maire de Ritterhude (Allemagne) et Joan Wright, adjointe au maire de Workington (Angleterre) seront présentes et s’exprimeront. Un texte du maire de Stzum (Pologne) sera également lu lors de cette cérémonie. Enfin, l’Harmonie du Conservatoire de Musique de Val-de-Reuil conclura ce rassemblement par l’exécution de l’Ode à la Joie de Ludwig Van Beethoven.
Nul doute que ce dimanche, la citation d’Elie Wiesel, gravée dans les murs du monument Mémoire et Paix, résonnera plus fort encore dimanche : « Bouclier contre la laideur de la haine et l’absurdité de la guerre, la mémoire seule permet aux hommes d’espérer » et de croire en l’avenir que nous bâtissons ensemble jour après jour.
Témoignage de Marc-Antoine Jamet
Marc-Antoine Jamet a déclaré : Les clairons de l’armistice n’annonçaient pas la paix, comme nos aïeux ont voulu le croire. Ils ne sonnaient que pour une trêve. Au moins, après deux guerres mondiales, le spectre semble pour toujours écarté des guerres civiles, des guerres intestines, des guerres suicidaires que se livraient les peuples européens, ennemis héréditaires, Français contre Anglais, Français contre Allemands. Ne nous faisons pour autant pas trop d’illusions : la guerre n’est pas finie, que nous menons sous des formes différentes et qu’il nous faut gagner sous peine d’être balayés par l’histoire, contre l’injustice, contre la violence, contre le fanatisme, contre la haine et donc contre la guerre.
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