Contournement Est de Rouen : recours déposé devant le Conseil d’Etat

Opposés au tracé du contournement autoroutier de Rouen par l’Est, la Ville de Val-de-Reuil et son maire, Marc-Antoine Jamet, ont contesté le décret du 1er Ministre déclarant le projet d’utilité publique. Convaincue que la liaison autoroutière A28/A13 portera préjudice à son territoire, à ses habitants et aux communes alentour, la Commune vient de déposer un recours devant le Conseil d’Etat afin que ce décret soit annulé.

Véritable balafre sur un territoire bucolique, insensible aux paysages de la vallée d’Eure, des falaises de la Seine, de la forêt de Bord que, de viaducs en tranchées, il massacre allègrement, le projet de contournement autoroutier de Rouen par l’Est a toujours été considéré par les Rolivalois comme une atteinte à leur cadre de vie.

C’est pourquoi, solidaire des autres communes défigurées par le tracé de cette aberration à mettre au rang des grandes erreurs d’aménagement des années soixante et soixante-dix, la Ville de Val-de-Reuil a décidé de franchir une étape juridique dans son opposition.

Persuadée que le combat n’est pas perdu, que les nuisances qu’infligerait cette saignée autoroutière ne sont pas une fatalité, que la raison peut encore l’emporter, la plus jeune commune de France – impactée par le tracé retenu – vient de déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour annuler ce décret.

Les manques de l’enquête publique

Conseillée par Maître Alain Monod, avocat au Conseil d’Etat, la Ville entend démontrer que l’enquête publique, menée du 11 mai au 12 juillet 2016, a, dans son organisation et sa préparation, souffert de manques rédhibitoires qui ont gravement nui à l’information du public.

Elle entend prouver que plusieurs des réserves soulevées par la commission d’enquête ne sont pas levées et que l’utilité publique du projet n’a pas été pas établie. Il en va notamment des conséquences du tracé sur la biodiversité qui n’ont pas été prises en compte alors que, sur la boucle de Seine/Eure, la continuité écologique sera perturbée, altérée, détruite.

La Commune refuse également d’être physiquement coupée de son hinterland forestier comme de son accès à son fleuve et à ses rivières.

Enfin, il est inimaginable que, à l’heure des grandes alertes sur le réchauffement climatique ou l’avenir de la planète, on pénalise une population de plusieurs milliers d’habitants en les exposant au bruit et à la pollution, en confisquant des hectares de terrains qui étaient voués à la construction de logements de qualité ou à l’implantation d’industries, en saturant un réseau routier secondaire qui ne pourra absorber le trafic venu de la desserte de trois autoroutes, A154, A13 et A28, qu’au prix de sa dégradation et d’importants embouteillages.

Le droit de péage élevé

On notera enfin que ce projet n’est pas financé et qu’il serait paradoxal que les contribuables locaux soient forcés d’assurer une large partie des coûts de cette autoroute dont ils ne veulent pas et qu’ils n’utiliseront pas.

Il faut rappeler, en effet, que ce tronçon ne sera accessible aux automobilistes qu’en acquittant un droit de péage élevé. Ce double financement par l’impôt sur le citoyen et la perception d’un tarif sur l’usager rappelle, hélas, les solutions catastrophiques et injustes qui furent privilégiées au moment de créer le péage dit d’Incarville sur l’A13. Ne commettons pas deux fois la même erreur.

C’est pourquoi, la Ville de Val-de-Reuil demande au Conseil d’Etat d’annuler le décret du 14 novembre 2017 pour préserver la qualité de vie des habitants de Seine-Eure, de l’environnement et nos paysages normands, l’avenir des communes du territoire et de leur population.

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