Car il faut que le silence soit brisé, pour toutes ces fées aux ailes brisées, cette nouvelle association rolivaloise ambitionne de faire évoluer la situation dans l’intégralité du département.
Leur courage leur a donné des ailes. Le 25 novembre dernier, la MJA accueillait une nouvelle association pour sa réunion de lancement. Ce ne sont pas moins de 157 personnes qui ont fait le déplacement ce soir-là pour soutenir Voix de Fées, une association créée dans le but de sensibiliser et de lutter contre les violences sexuelles et sexistes. Un bel hommage pour une jeune fille que les membres fondateurs portent dans leur cœur chaque seconde.
Libérer la parole
La culpabilité n’a pas raison d’être, c’est un sentiment normal, la suite d’un traumatisme qu’il faut guérir. La guérison est longue, la reconstruction est une multitude d’étapes qui passe par la parole, l’action, la mobilisation. C’est ce que trois personnes ont souhaité faire, trois courageux Rolivalois que nous connaissons bien. Stéphanie, Nicolas et Luce Rousselin mènent un combat depuis le 23 février. Elle s’appelait Félice, c’était une jolie fée, une féministe, une combattante, une jeune femme qui avait la vie devant elle. Pour lui rendre hommage et aider toutes ces fées qui ont besoin d’aide, la famille Rousselin s’est relevée après des mois de procédures, des mois de doutes, des mois d’incertitude. Date de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, lundi 25 novembre, la Voix de Fées était lancée.« Cette association c’est surtout un énorme travail que nous souhaitons faire sur la sensibilisation et la prévention, pour apprendre, comme nous l’avons fait au fil de ces mois, à détecter les signes, à faire rendre compte que des situations vécues ne sont pas normales et qu’il est nécessaire d’agir car ça n’arrive pas qu’aux autres », explique Stéphanie, membre fondatrice de l’association,professeure à l’école Louise Michel est élue municipale chargée du développement durable à la Ville de Val-de-Reuil. En milieu scolaire, 21 séances de prévention sont censées être obligatoires depuis 2001, hors la proportion de cours sur le sujet reste faible dans les établissements, ce qui conduit les plus jeunes à s’éduquer autrement. « Avec les réseaux sociaux, la vision de l’éducation sexuelle est erronée, c’est hors de contrôle », signale Nicolas, gérant de la société de maîtrise d’ouvrage CICLOP. En France, ce sont plus de 130 femmes qui meurent chaque année sous les coups de leurs compagnons, ce sont 250 suicides qui émanent des violences sexuelles, nettement plus que d’autres affaires, la médiatisation est moindre, les moyens mis en place même s’ils évoluent restent inférieurs aux conséquences. « La parole des femmes n’est pas suffisamment prise en compte et entendue, nous voulons aider cette libération de la parole, cette association nous permet d’apporter des réponses positives et montrer que ça peut arriver à n’importe qui », explique Stéphanie qui a trouvé le nom de l’association pour porter les ailes de celle qui l’a poussée à aider les autres : « je voulais que le nom porte sur la liberté de la parole mais pas uniquement, Fée pour Félice, on l’appelait Féfé, c’est également pour l’atteinte à la liberté d’autrui : voies de faits, mais aussi car nous voulons porter à moyen terme un festival féministe donc fe-stival »
Prêts pour la Rolivaloise
Pour le moment, l’association est en cours de construction, le bureau sera constitué la semaine prochaine, les ateliers, documents… seront mis en place en début d’année. Les bénévoles qui seront emmenés à conduire des interventions seront formés. La famille a également fait l’acquisition d’un van pour parcourir le département, une fois floqué, ils partiront sur les routes de l’Eure pour animer des ateliers. « Nous allons y apposer du matériel pédagogique, des livres, affiches, il y aura également un endroit pour s’isoler », expliquent-ils. Mais l’association ne s’arrête pas là, des expositions, des conférences, jeux seront organisés à Val-de-Reuil et dans les communes voisines pour toucher un maximum de personnes : « Nous voulons être prêts pour la Rolivaloise et débuter les interventions en septembre, que ce soit auprès des jeunes en lycée, collège, mais aussi pour toutes les catégories d’âge, dans les entreprises et associations… pour enfin sortir de cette situation. »
Voix de Fées sera également un relai d’information, si l’association n’a pas vocation à recueillir les victimes, elle pourra les aider en les redirigeant vers les organismes adéquats et bienveillants du territoire. Pour le moment, plus de 20 personnes se portent volontaires pour intégrer le conseil d’administration et plus de 50 personnes pour faire partie de l’association. Un bel élan de solidarité, qui n’aurait jamais dû exister, mais qui a toutes les raisons de fonctionner pour porter la voix de leur fée et de toutes les fées.
Vous voulez adhérer ? Contact@voixdefées.fr
Facebook : Voix de fées
Instagram : Voixdefees
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