Jean-Yves Lazennec et Dominique Boivin tirent leur révérence au théâtre de l’Arsenal !

Après 9 ans à la direction du théâtre de l’Arsenal, les directeurs annoncent leur départ à la fin de l’année 2024, l’occasion pour les artistes de revenir sur cette aventure extraordinaire. Interview. 

Vous partez définitivement fin décembre, vous êtes à la tête de l’Arsenal depuis sa construction, quelle raison vous a poussé à laisser votre place ? 

Dominique :« On a toujours essayé d’avoir en tête que le théâtre est une maison de création, c’est pour cette raison que nous étions tous les deux à mi-temps, 50% de notre activité était destinée à la création dans nos compagnies, moi pour Beau Geste et Jean-Yves pour Théâtre en Oeuvre. Pour ma part, je pense avoir fait le tour, je n’ai plus d’idée pour poursuivre, je veux aller ailleurs et faire autre chose, l’Arsenal a besoin d’une nouvelle dynamique, un nouveau souffle. »

Jean-Yves : « Nous sommes là depuis la pose de la première pierre en 2015, depuis que Monsieur le Maire de Val-de-Reuil a décidé de construire un théâtre. On lui a donné une identité, c’était une aventure formidable, mais comme dit Dominique, il faut un renouveau. Nous ne sommes pas fatigués, loin de là, on le savait déjà l’an dernier, on a besoin de se réinventer. On part léger. « 

Comment va se dérouler la passation ? 

Jean-Yves : « Un appel à candidature a été lancé, les candidats ont jusqu’au 30 septembre pour envoyer leurs CV et lettres de motivation, il n’y a pas de prérogatives, on accepte tous les dossiers. Un jury va ensuite se réunir dans les prochains mois, composé de personnalités de la culture. Mais nous ne sommes pas décisionnaires, nous ne sommes pas dans le jury. » 

Dominique : « Nous voulons que le ou les prochains directeurs aient une nouvelle optique, donnent une nouvelle identité à l’établissement, créent de nouveaux projets. C’est en janvier que la délibération va tomber. »

Que représente le Théâtre de l’Arsenal pour vous ?

Jean-Yves : « C’était deux artistes qui servaient les autres artistes, nous étions très attachés aux résidences. Il y a moins de spectacles cette année à cause du contexte budgétaire. L’Arsenal c’est des spectacles de grande qualité, sélectionnés par nos soins, pour tous les publics. »

Dominique : « Nous voulions ouvrir les genres à tous. Nous ne voulons pas nous ranger dans des cases. Du contemporain, du classique, du hip-hop… Nous voulons, avec nos programmations tous les ans, montrer que tous les genres peuvent cohabiter. Le cahier des charges reste pluridisciplinaire pour nos successeurs. »

Cette dernière programmation est-elle plus symbolique que les 8 dernières années ?

Jean-Yves : « Je vois environ 140 spectacles par an, que ce soir dans des grands, petits théâtres ou au festival d’Avignon. La particularité de l’Arsenal c’est d’être un théâtre de service public, l’offre fait la demande et il y a une confiance qui nous a faite, le public est fidèle, il fait crédit, la preuve avec 16 000 entrées en 2023. Cette saison est très belle ! Je pense que les spectacles à ne pas louper sont nos deux créations ! Road Movie le 13 novembre de la compagnie Beau Geste ainsi que Une Bérénice de ma compagnie Théâtre en Oeuvre. » 

Dominique : « Pour ma part, je suis flatté du choix de Jean-Yves ! Je dirais la semaine de la danse du 11 au 16 mars, cette semaine permet de mettre en avant des jeunes chorégraphes et de montrer où en est la jeunesse d’aujourd’hui. Mettre en avant les différents points de vue, toujours sans se ranger dans des cases, faire défiler des styles différents. » 

Si vous aviez une chose à retenir de ces 9 dernières années ? 

Jean-Yves : « On a eu des échanges avec des artistes extraordinaires et un public qui nous a montré qu’aller au théâtre est quelque chose d’unique. Je regrette de ne pas avoir développé davantage la musique, mais je laisse le soin à nos successeurs de s’en charger à merveille ! » 

Dominique : « Quand on grandit, on a des rêves, nous avons accueilli des centaines de compagnies tout au long de ces 9 ans. J’aurais souhaité faire venir d’autres chefs-d’œuvre pour les montrer aux spectateurs, mais certains sont hors de prix. »

Le soutien de la collectivité a été important pour vous ? 

Jean-Yves : « Marc-Antoine Jamet est un homme de culture, il nous a soutenu depuis le début, il nous a laissé carte blanche à chaque fois. » 

Dominique : « C’est un complice qui nous fait confiance, beaucoup d’artistes nous disent que nous avons la chance d’avoir un maire comme lui. « 

Bon vent à nos deux figures locales qui resteront accrochées à Val-de-Reuil ! 

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