Patrick Verschueren signe la fin d’une histoire poétique à la Factorie !

Il est une figure emblématique de la Ville, le directeur de la première Maison de poésie de Normandie  a laissé sa place dimanche après 9 ans à la tête de la Factorie.

Qui ne le connaît pas. Il est l’un des premiers à avoir mis les pieds à Val-de-Reuil. Patrick Verschueren, comédien, poète, metteur en scène… Ce grand homme confie la direction de la Factorie, la première Maison de poésie en Normandie ! Retour sur ses 40 ans de carrière à Val-de-Reuil ! 

De 1976 à 1985

C’est serein, un café à la main, que Patrick nous reçoit dans le café librairie de la Factorie. Cette grande Maison laisse partir son directeur, des murs aux nombreuses histoires… Arrivé en 1976, soit 3 ans après la pose de la première pierre de Val-de-Reuil ville nouvelle, Patrick met les pieds dans cette ville nouvelle pour ses études à l’école d’ingénieur l’ESITPA qui venait de s’installer. « Je pense qu’il y avait 300 étudiants et 300 habitants à ce moment, j’ai rencontré des gens très étonnants, très sympathiques », se souvient le poète qui doit trouver un job pour se payer l’école : « mon père était ouvrier dans la presse et les grèves commençaient, je suis alors devenu animateur à Louviers puis à Val-de-Reuil pour animer la Dalle à la manière d’un crieur de rue pour annoncer les différents événements sur un triporteur. » Sur l’île du Roi, les architectes grouillaient, leur pied-à-terre était cette ancienne usine de pâte à papier datant du 19ème siècle rachetée par l’EPV n’avait pas de fonction. Dans une salle, au fond, une troupe de Suédois s’y installe pour répéter, pendant 3 ans, Patrick découvre un monde qui l’attire : le théâtre. « C’était une compagnie incroyable, j’ai été fasciné, quand ils sont partis, le comédien m’a donné sa veste et m’a dit que c’était à mon tour de prendre la relève », explique-t-il en se souvenant de ce déclic « le métier d’ingénieur ne m’attirait plus en 1981 je décide d’aller à la mairie pour demander à répéter avec une troupe qui commençait à naitre. » Finalement, c’est une troupe amateur qui récupère l’endroit jusqu’en 1985 où la mairie décide de les rappeler.

Du théâtre à la poésie 

C’est le début du théâtre Éphéméride, avec 10 autres artistes, Patrick lance un projet qui aura du succès. En 1986, ils jouent à Avignon et la compagnie monte en puissance : « Au début, c’était très compliqué et finalement la DRAC et les partenaires nous ont fait confiance. »Des États-Unis à la Turquie en passant par l’Allemagne, l’Angleterre, l’Albanie… Ils tournent à travers le monde entier à la découverte de cultures différentes. Jusqu’au jour où l’échange fait rupture. « Nous sommes allés voir une représentation, il y avait un pot à la fin, tout le monde était dehors, personne ne se parlait vraiment. La semaine d’après, nous sommes allés dans la rue raconter de la poésie, j’ai eu l’impression que cela avait plus d’impact, que les échanges étaient plus fluides, plus nombreux », se souvient Patrick qui prend un virage poétique dans un contexte complexe à l’époque. Dans l’ancienne usine, des travaux avaient été réalisés par leurs soins, une convention avait d’ailleurs été signée en 1993 et les résidences théâtrales allaient de plus belle. En 2015, la Factorie née, l’équipe est constituée. 

« J’ai fait les choses que j’ai aimées »

Dans les centres de détention, les CFA, dans les écoles, dans les lycées, dans les collèges, dans la rue… La Factorie, pionnière dans la Région, est désormais partout. « C’est tellement passionnant, la poésie est accessible à tous, c’est pétillant. Je suis heureux de faire perdurer la Factorie, j’ai fait les choses que j’ai aimées et j’ai la chance de les transmettre » , souligne l’ex-directeur qui cède sa place à Charlène Damour, la chargée de production de la Maison, dans l’équipe depuis le début : « Je l’avais annoncé à la saison 2023, c’était évident, hors d’âge je trouve que ce n’est pas terrible. Je pense que c’est bien d’être lucide et de penser que les autres peuvent le faire mieux. » 

Et la suite ? Pas question pour notre poète de lâcher ses vers et sa prose ! Il va pleinement se consacrer à la maison d’édition des Carnets du Dessert de Lune ainsi que la Fédération des Maisons de Poésie : « C’est magnifique d’éditer la poésie, en 2024, nous avons publié 17 livres ! » Ainsi qu’un petit jardin dans le Poitou, lieu ressource de Patrick que vous pourrez voir de temps en temps dans les murs de l’ancienne usine qu’il aime tant ! 

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