Solidarité avec l’Ukraine : une famille de réfugiés accueillie à Val-de-Reuil

Après avoir fui Odessa, une ville au sud de l’Ukraine, une famille a trouvé refuge à Val-de-Reuil. Rencontre.

Terre d’accueil, la Ville de Val-de-Reuil n’a pas attendu une seule seconde pour accueillir le 1er mars une famille de réfugiés ukrainiens. Soulagés, ils sont hébergés à l’Espages et sont accompagnés par les services sociaux municipaux ainsi que les associations du secteur. Ils racontent leur périple pour quitter leur pays.  

Un trajet interminable 

Depuis le début de la semaine, plus de 1 000 réfugiés ukrainiens ont rejoint la France pour échapper au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Volontaire, solidaire, la Ville a déjà fait le choix d’accueillir une famille d’exilés. Comme elle l’avait fait cet été en ouvrant ses bras à 20 réfugiés afghans ou encore aux 50 Syriens en 2015. “Ils sont venus nous voir en début de semaine, on a tout de suite sollicité les équipes de l’Espages pour leur trouver un logement, ils ont passé une nuit chez la cousine de monsieur qui habite ici ”, signale Sonia Rossignol, la directrice du CCAS rolivalois. 

Avant d’arriver dans leur F3, la petite famille a dû passer par un chemin interminable, semé d’embûches. “On était couchés dans notre lit quand on a entendu 2 bombes à 5 heures du matin. On a tout de suite pris le strict nécessaire et nous sommes partis de chez nous en direction de la gare la plus proche”, raconte Anna (Gana en Ukrénien)  Bangolira avec son fils de 3 ans Mohamed dans les bras. Un départ précipité, le 25 février, de leur ville Odessa située au sud de l’Ukraine.  Laissant derrière eux sœur, fils, père, mère… Lui est entraîneur de foot, elle travaillait dans le commerce. Ils n’auraient jamais imaginé vivre cette situation : “on menait une vie normale dans un pays tranquille. Personne n’était prêt pour partir…”  Arrivé à la gare, le couple a vite constaté que leur voyage n’allait pas être aussi facile. La première étape était de se rendre à Lviv afin de se rapprocher de la frontière Polonaise. “Beaucoup de trains étaient annulés, on a dû rester au moins une journée pour avoir un train. Ils arrivaient toutes les heures donc il ne fallait pas les louper. Les gens se piétinaient, c’était très stressant” , se souvient Youssouf dans un Français parfait. Ce Guinéen de naissance vivait depuis 13 ans en Ukraine. Le couple s’est vite perdu au milieu de la foule et n’a pas pris le même train. “Nous sommes restés plus de 14h à l’arrêt au lieu de 2h dans le train pour arriver à la frontière. Sans toilettes, debout, tous collés en ayant des complications pour respirer. C’était horrible !” se remémore Anna qui était seule sans son mari et son fils. 

27h de route jusqu’à Paris 

Une fois à Przemysl en Pologne, le couple se retrouve sur le quai. À l’extérieur, la solidarité et l’entraide étaient de plus en plus fortes, les habitants du coin venaient à leur rencontre pour leur donner des couvertures et de la nourriture. Après quelques vérifications d’identité à la douane, la famille n’avait qu’une chose en tête : rejoindre la France. “J’ai une cousine très éloignée qui habite à Val-de-Reuil. J’avais retrouvé un peu de réseau donc je l’ai appelé. On a ensuite vite trouvé un bus pour Paris”, explique Youssouf qui a gardé les billets dans sa poche.  Après 27 heures de route, le couple arrive à Paris le 1er mars à 14h30 avant de reprendre un train en direction de la commune nouvelle pour passer la nuit chez leur cousine rolivaloise. 

“Ils font tout ce qu’ils peuvent, c’est vraiment parfait” 

Pour ne pas la déranger plus longtemps, ils toquent à la porte de la mairie jeudi matin pour une prise en charge directe, bienveillante et rapide des services municipaux. En plus d’un logement meublé, la petite famille peut compter sur les assistantes sociales du CCAS afin de les accompagner dans les démarches administratives. “Lundi, ils ont un rendez-vous avec France Terre d’Asile ainsi que l’aide médicale d’état pour l’accès aux soins”, précise Sonia Rossignol qui a mobilisé les associations partenaires de la Ville comme le CIDFF pour les vêtements, des kits d’hygiène ou encore des draps et des serviettes. La Ressourcerie l’Abri s’est proposée pour fournir des équipements électroménagers manquants comme un téléviseur qui leur sera donné la semaine prochaine. Une grande quantité de nourriture, des bons alimentaire a également été mise à disposition de la famille et un accès au wifi sera activé dans le week-end. « Ils font tout ce qu’ils peuvent, c’est vraiment parfait. On dort bien, on mange bien » ,remercient-ils en chœur. 

Sereins, ils vont maintenant se reposer et réfléchir à leur avenir dans leur nouvelle ville.

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