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MOTION Pour le maintien des activités et des emplois du Laboratoire pharmaceutique de Janssen-Cilag (Groupe Johnson & Johnson) à Val-de-Reuil – 10 Février 2020
Monsieur le Maire informe l’assemblée que le laboratoire pharmaceutique de Val-de-Reuil a décidé de délocaliser son activité en Belgique, ce qui impactera 42 salariés.
À plusieurs reprises, le centre du laboratoire pharmaceutique de Val-de-Reuil a été récompensé. Il y a environ 10 ans, Marisol Touraine a remis la médaille du meilleur chercheur Européen à un homme faisant des recherches sur les tuberculoses résistantes aux antibiotiques. C’est également à Val-de-Reuil que des progrès essentiels ont été faits dans la lutte contre le VIH. Des médicaments novateurs dans le domaine de l’oncologie ont également été produits. En 2016, le prix Gallien a été remporté. Pour toutes ces raisons, la Ville souhaite apporter son soutien aux salariés concernés par le plan social à venir.
M. le Maire a demandé un rendez-vous avec le Préfet, une intervention du Ministre de l’économie, M. Le Maire mais aussi de la Ministre de la santé, Mme Buzyn, ou encore de M. Sébastien Lecornu. M. le Maire a également demandé un rendez-vous avec la Direction Générale de l’entreprise. Il s’agira avant tout de trouver une solution satisfaisante pour les 42 salariés concernés par la délocalisation de l’activité.
Aussi, M. le Maire propose au Conseil municipal d’approuver la motion suivante :
«Le Conseil municipal exprime sa plus vive opposition avec la décision prise par la direction de l’entreprise Janssen de mettre fin à toute activité du laboratoire pharmaceutique sur son site Rolivalois. Il exprime sa totale solidarité avec les 42 salariés directement concernés par cette mesure et s’engage à leurs côtés pour demander aux autorités compétentes et aux dirigeants de l’entreprise le maintien de leurs emplois à Val-de-Reuil.
C’est une décision brutale, désinvolte et absurde. Brutale, parce qu’elle a été prise unilatéralement, secrètement, sans préavis, ni dialogue, sans recherche d’une solution négociée, en privilégiant à la fois une délocalisation/relocalisation en Belgique et un plan social aux conséquences sévères (puisque toutes les personnes concernées ne se verront pas proposer une évolution dans l’entreprise) et l’exil des salariés et de leurs familles à 600 km de la Normandie, à Beerse.
Belge par naissance, européen par capillarité, Janssen reste bien, dans ces méthodes d’un autre âge, la filiale d’un groupe américain, Johnson & Johnson, qui suit une logique d’amélioration de ses résultats financiers et de protection des intérêts américains compréhensible pour ses actionnaires, mais indifférente aux conséquences sociales qu’elle entraîne en France. Il faut songer au choc qu’ont éprouvé les femmes et les hommes directement concernés, l’inquiétude, et l’incertitude qu’ils ressentent pour leur avenir personnel, celui de leurs enfants, mais aussi les doutes que fait germer une telle décision dans l’esprit des prestataires et fournisseurs du laboratoire de recherche également impactés par cette mauvaise décision.
Désinvolte, puisque Janssen-Cilag pratique la politique du coup de force et du fait accompli en ne prévenant les organisations syndicales qu’avec un
minimum de préavis et en informant le Maire de la Commune victime de cette décision que par un mail et un coup de téléphone 24 heures seulement avant qu’elle soit rendue publique.
Absurde enfin parce qu’à l’heure des réseaux numériques, des vidéoconférences et du télétravail, prétexter la nécessité de rapprocher des salariés – physiquement – sur un unique campus relève de la supercherie. C’est faire peu de cas de l’intelligence et de la compétence des chercheurs rolivalois qui ont été à la l’origine de découvertes majeures. 20 nouveaux traitements ont été mis au point depuis une décennie, dont 3 progrès essentiels sur le VIH, les tuberculoses multi-résistantes, le cancer de la vessie. Des récompenses internationales prestigieuses sont venues saluer leur réussite, dont la désignation du « chercheur européen de l’année » il y a dix ans et le Prix Gallien 2016.
Outre la question des emplois et des vies, concernées par ce transfert que rien ne laissait prévoir, c’est une conception de l’avenir industriel et stratégique de la France dont il s’agit, dans un domaine, l’industrie pharmaceutique, où les investissements en la matière sont les plus élevés de l’industrie, où la recherche est hautement stratégique.
C’est pourquoi le Maire de Val-de-Reuil a souhaité apporter son soutien plein et entier aux salariés de l’entreprise, demander la solidarité des élus du Département et de la Région, ainsi que des membres du Gouvernement originaires de notre territoire, saisir sans attendre le nouveau préfet de l’Eure M. Jérôme Filippini, demander l’intervention immédiate de M.
Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, si régulièrement attaché dans ses propos à l’indépendance industrielle et à la souveraineté économique de notre pays, de Mme Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, en qui j’ai confiance, et de Mme Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, tous dépositaires de l’intérêt national et que je sais attentifs à ces questions, et exiger, enfin, d’être reçu par la direction générale de l’entreprise pour examiner les compensations qui doivent se diriger vers le site de Val-de-Reuil.
Val-de-Reuil reste un des territoires les plus dynamiques de Normandie, le premier producteur de richesses, d’emplois et de brevets de l’Eure, une Ville où Janssen-Cilag compte encore près de 500 salariés et un centre de recherche mondialement performant en cosmétique sur un site dont le nombre des salariés progresse.
Cependant, même s’il ne concerne que 5% des effectifs, le plan de sauvegarde de l’emploi, évoqué par la direction du groupe Johnson & Johnson, loin d’apaiser nos craintes, nous remplit d’inquiétude et renforce notre détermination à défendre les salariés concernés, comme nous l’avons toujours fait, mais aussi à nous battre pour que reste sur le sol français une structure intellectuelle et industrielle indispensable dans un secteur primordial pour notre pays et ses habitants : la santé.»
Retrouvez ici les procès-verbaux des séances du Conseil municipal (jusqu’au 24 Avril 2014)